Dans un contexte difficile, entre les effets de l’évolution climatique sur la colonie et la concurrence de l’importation, l’apiculture française cherche à évoluer en entrant dans l’interprofession. Quel sera donc l’avenir de ce secteur en 2020 ? Nous avons fait le tour de la question.
Collaboration avec les agriculteurs
L’avenir de l’apiculture passe par l’interprofession et la collaboration étroite entre les acteurs de la filière avec les agriculteurs. Il se trouve qu’Interapi, s’est fixée pour objectif de réduire les aléas auxquels est soumise l’apiculture. Parmi ces aléas, le fait de disposer des conditions environnementales favorables à la pollinisation est une des priorités. C’est pourquoi la collaboration avec les agriculteurs a été renforcée parce qu’ils peuvent offrir cet espace agricole propice à l’apiculture.
La préservation de la biodiversité est également un objectif clair que les apiculteurs travaillent en collaboration avec les agriculteurs. En effet, la biodiversité permet de lutter contre la mortalité des abeilles, en leur proposant toute une variété de flore mellifère qui se développe à travers les buissons, les haies et les bosquets. Dans l’autre sens, c’est par des prestations de pollinisation que les apiculteurs aident les agriculteurs. Il a été prouvé que les actions des abeilles butineuses permettent d’augmenter clairement les rendements des champs comme ceux du tournesol ou du colza.
L’influence de l’environnement et du climat sur la production de miel
Malgré une hausse de 23 % de la production de miel en 2017, force est de constater que l’avenir des apiculteurs est inquiétant si on tient compte de l’évolution climatique. En effet, le comportement des abeilles est intimement lié aux conditions météorologiques, comme presque la plupart des animaux d’ailleurs. Ainsi, le printemps, autrefois période de butinage faste, semble de plus en plus froid et pluvieux et l’abeille plutôt frileuse réduit considérablement ses activités. S’en suit un été caniculaire qui pousse les abeilles à se rafraîchir plutôt que d’aller récolter le pollen et le nectar.
Ensuite, l’hiver qui devient de plus en plus long réduit de manière drastique la colonie et ses réserves de pollen et de miel. Ces dernières ne tiennent plus jusqu’au printemps que bon nombre d’apiculteurs ont dû donner de l’eau et du sucre à leurs abeilles pour les maintenir en vie. En tout cas, la production de miel cette année est trois fois moins que ce qui a été produit il y a 25 ans.
La concurrence de l’import
Avec un consommateur toujours désireux de chercher moins cher, une importation excessive de miels frelatés ou douteux, l’avenir de l’apiculture est plus que menacée. Le problème ne fait que s’accentuer puisque la France, parmi les plus grands consommateurs de miel en Europe, est contrainte d’importer près des ¾ du miel qu’elle consomme, la production locale n’arrivant pas à suivre.
Le marché constitue donc un potentiel énorme, mais la concurrence de l’import est aussi rude. En tout cas, en termes de variété de produits, les apiculteurs français n’ont pas à rougir face aux produits d’Espagne, d’Ukraine et de Chine. Fort heureusement, la loi Egalim contraint les distributeurs de miel de mentionner le nom du pays d’origine comme c’est fait sur apiculture.net. Cela permet au consommateur, même en partie, de faire le tri sur les produits qui peuvent être frelatés.